jeudi 10 janvier 2013

LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ A TAMBA KOLDA ET KEDOUGOU


La lutte contre la pauvreté dans les régions Sud et Est du Sénégal est engagée par l'ONG la Lumière. Les femmes sont vecteurs de développement dans ces zones démunies et n'attendent rien pour contribuer au bien des leurs.


(APS)Plus de 52.000 femmes regroupées en groupes d’épargne pour le changement (EPC) répartis entre les régions de Kédougou, Kolda et Tambacounda, ont mobilisé plus de 300 millions de francs CFA, dont 60% ont servi à de petits prêts, a révélé jeudi, le secrétaire exécutif de l’ONG ‘’La Lumière’’.

L’ONG ‘’La Lumière’’, appuyée par Oxfam America, compte engager dans ces régions ‘’réputées les plus pauvres du Sénégal’’, la deuxième étape de ce programme de réduction de la pauvreté en milieu rural, laquelle portera sur l’entrepreunariat féminin, notamment dans le secteur de l’agriculture et sa composante élevage et le leadership, a indiqué Ibrahima Sory Diallo.

Il s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture, à Tambacounda, d’un atelier de formation au profit de 26 animateurs, devant mettre en œuvre la deuxième phase du programme EPC. Dotés de moyens adéquats, ces facilitateurs sont formés à installer le programme dans les villages et à encadrer la création des groupes EPC.

La première étape de l’EPC avait démarré en 2006 et concerne aujourd’hui plus de 52.000 femmes réparties entre les régions de Kolda, Kédougou et Tambacounda.

L’EPC consiste à renforcer des femmes rurales, en les aidant à s’organiser en groupes de 20 à 25 personnes à épargner et s’octroyer des prêts avec intérêt à partir de leur propre épargne, pour le développement d’activités économiques principalement à travers le système de la tontine.

En plus de faciliter l’accès à des moyens financiers adaptés aux communautés rurales qui en sont exclues, le programme renforce aussi leurs capacités en matière de santé, de gestion d’activités économiques et de leadership, note un document. L’objectif est de permettre aux communautés de se prendre en charge elles-mêmes.

Les groupes sont invités à se partager leurs fonds à la fin de chaque cycle, soit généralement après 12 mois d’activités.

Des études ont montré que les femmes bénéficiaires de ce programme sont ‘’plus actives’’, plus confiantes et soutiennent leurs maris en contribuant aux frais de scolarité de leurs enfants et de leur santé, a indiqué, a Paul Claudel Ahouissoussi, coordonnateur régional du Programme EPC pour l’Afrique de l’Ouest à Oxfam America.

Ces femmes qui ont enregistré un taux de remboursement de 100% sur les prêts avec intérêt qui leur ont été accordés ont ‘’demandé à aller plus loin’’, à mieux gérer leur entreprise et à être formées à la citoyenneté, a-t-il ajouté.

Au mois de septembre, il y avait 52.912 femmes étaient membres de groupes EPC, 1.277 villages couverts par le programme et 327,4 millions de francs CFA mobilisés par les groupes EPC, selon ‘’La Lumière’’. Sur ces fonds, 60% ont servi à de petits prêts entre les membres de ces groupes de 20 à 25 personnes, avec un taux de remboursement de 100%.

Le cumul de leur épargne était de 169,944 millions de francs, pour un fonds de 225,12 millions (compte tenu des amendes, intérêts et autres). Les prêts en cours étaient au nombre de 36.288.

Ce programme qui était mis en œuvre par 23 animateurs dans les trois régions, dont cinq à Tambacounda, a ciblé les zones les plus démunies, marquées par des conditions de vie précaires, ainsi qu’une absence des services sociaux de base et où les partenaires au développement n’interviennent pas, a indiqué Khadidiatou Camara, coordinatrice de l’EPC à Tambacounda, dans une communication.

Elle a noté que les femmes rurales, plus affectées par cette situation de dénuement, ont été visées dans la zone d’intervention qui compte 422.565 femmes actives, sur une population de 1,056 million d’habitants.

L’ONG enregistre de plus en plus de demandes de communautés souhaitant l’implémentation de l’EPC dans leur localité, a indiqué Khadidiatou Camara, selon qui, le programme a été installé dans le village de Ndème (région de Thiès) en 2011.

‘’Nous sommes passés d’une étape d’encadrement et de renforcement des femmes à une étape d’entrepreunariat féminin’’, a dit Ibrahima Sory Diallo.

Il a relevé que le Sénégal est le deuxième pays à accueillir le programme Saving for Change (épargner pour le changement, en anglais) en Afrique de l’Ouest, après le Mali. Parti de Kédougou en 2006, il a gagné Tambacounda en 2007 et la région de Kolda à la fin de la même année, a dit le responsable de l’ONG ‘’La Lumière’’.

Dans le souci du programme d’ ‘’aller du micro au macro’’, des associations de groupes EPC ont été créées, lesquelles sont composées de 20 à 30 groupes chacune, a dit Khadidiatou Camara. La région de Kédougou en compte huit, Tambacounda, six et Kolda, trois.

L’association de Sinthiou-Malème qui regroupe 30 groupes s’est subdivisée en deux sous-groupes dont l’un s’est spécialisé dans la transformation des produits agricoles et l’autre celle des produits laitiers.

Dans les projections du programme, il est prévu d’intégrer la bonne gouvernance, le plaidoyer et le lobbying, le genre et le leadership, les techniques de transformation et de conservation des produits agricoles, fruitiers et laitiers, a ajouté la coordinatrice régionale.

‘’Vous êtes arrivées à une révolution, il faut l’appeler ainsi. C’est des résultats très positifs que nous apprécions à leur juste valeur’’, a indiqué le gouverneur Gabriel Ndiaye qui présidait la cérémonie d’ouverture de l’atelier. Il a promis que le travail de l’ONG la lumière ‘’s’incrustera’’ dans celui que le gouvernement mettra en œuvre dans la région.

‘’Nous (Tambacounda) ne sommes pas une région pauvre potentiellement, mais nous le sommes pratiquement, parce qu’il n’y a pas une mise en valeur du potentiel existant’’, a-t-il lancé.

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