lundi 18 février 2013

FESPACO




Le rendez-vous du film africain va s'ouvrir dans quelques jours à Ouagadougou au Burkina Faso. Dans cet article l'agence de presse sénégalaise revient sur l'histoire de ce grand évènement culturel au sud du Sahara.  

(APS): Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), dont la 23ème édition s’ouvre samedi, est devenue, depuis sa création, en 1969 sous le nom de ‘’Semaine du cinéma africain’’, la plus grande manifestation consacrée aux cinémas d’Afrique et à leurs auteurs. En voici, à travers des symboles, des dates-clés et des noms l’ayant marqué.
-- 1969 : Du 1er au 15 février, se tient à Ouagadougou la première ‘’Semaine du cinéma africain’’ à l’initiative de cinéphiles. Il y avait sept pays représentés : cinq d’Afrique (Cameroun, Côte d’Ivoire, Haute-Volta –actuel Burkina Faso-, Niger, Sénégal) et deux d’Europe (France, Pays-Bas).

Quatorze films, dont neuf réalisés par des cinéastes du continent, y ont été présentés. Alimata Salembéré, une des fondatrices du festival et ancien ministre de la Culture, raconte, dans un cahier spécial d’Afrique Magazine (février 2009), qu’un de leurs plus grands soutiens était le président Aboubacar Lamizana. ‘’Après la projection d’un film sur des militaires, il nous a remis, via son aide de camp, 200.000 FCFA [2ème chef d'Etat de la Haute Volta, actuel Burkina] pour nous encourager, raconte-t-elle. Ce fut l’un de nos premiers financements’’.

-- 1972 : le festival est institutionnalisé en janvier. Un Secrétariat permanent (devenu Délégation générale en 1999) et un grand prix dénommé ‘’Etalon de Yennenga’’ sont créés. Le trophée qui récompense le meilleur long métrage de fiction présenté en compétition officielle, est matérialisé par une guerrière, lance à la main, juchée sur un cheval cabré.

Doté d’une enveloppe financière de 10 millions de francs CFA, le trophée tire son sens du mythe fondateur de l’empire des Mossis, ethnie majoritaire au Burkina Faso. Le premier cinéaste a l’avoir décroché est le Nigérien Oumarou Ganda (1935-1981), pour son film ‘’La Wazou polygame’’. Depuis sa mort, le Prix de la meilleure première œuvre porte son nom.

-- SANKARA : l’arrivée au pouvoir de Thomas Sankara, en août 1983, a marqué un tournant dans l’histoire du Fespaco, manifestation militante qui célébrait jusque là les origines, l’identité et les valeurs culturelles africaines. En 1985, il remet en personne le Grand prix au réalisateur algérien, Brahim Tsaki, auteur du film ‘’Histoire d’une rencontre’’.

Sankara fait construire des salles, part aux Etats-Unis, fait venir des réalisateurs africains-américains. Dans la foulée, il ouvre le Fespaco à la diaspora noire en créant le prix Paul Robeson (doté d’une enveloppe de deux millions de francs CFA), attribué pour la première fois en 1987, quelques mois avant son assassinat.

-- LAUREATS : de 1972, année de création d’une compétition au Fespaco, à 2011 (22ème édition), l’Etalon de Yennenga a été décerné à 19 réalisateurs de 13 nationalités. Le Malien Souleymane Cissé est le seul à l’avoir décroché deux fois : pour ‘’Baara’’ (1979) et ‘’Finyé’’ (1983).

Le Mali (1979, 1983 et 1995) et le Maroc (1973, 2001 et 2011) sont les deux pays à avoir remporté trois fois l’Etalon de Yennenga. Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Mauritanie ont été couronnés deux fois, tandis que le Niger (premier pays primé, en 1972), le Cameroun, l’Algérie, le Ghana, la République démocratique du Congo, l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Ethiopie l’ont eu une fois. 

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