MONUMENT DE LA RENAISSANCE AFRICAINE
Un carrefour touristique et culturel
Le monument de
la renaissance africaine est aujourd’hui l’attraction touristique majeure de
Dakar. C’est un lieu de rencontre et de détente très prisé.
Un vent glacial
souffle sous le couvert de l’or du soir servi par la brise de l’Atlantique
Ouest. Il est 18 heures au pied du monument de la renaissance africaine sur la
tour jumelle des mamelles à Ouakam. De
prés, le visiteur distingue trois statues superposées, leur regard tourné vers
l’occident. Un homme tient « l’enfant le plus grand et le plus lourd du
monde » sur sa main gauche, indexant l’horizon. Et sa femme prise de
derrière par la main droite, c’est l’image que renvoie cette citadelle de 7000
tonnes. Tout porte à croire à un envol. La femme dans cette représentation a
son pagne qui flotte, sa main droite balancée derrière et des tresses qui
papillonnent. On dirait que ces personnes sont exhibées.
Yaya Coly, le
guide préposé à l’accueil, un jeune d’une vingtaine d’années aux traits semblables
à un saharien et de teint noir, vêtu d’une tenue africaine renseigne que
« le bébé signifie l’avenir de l’Afrique, l’homme tire sa famille des
entrailles de la terre vers la lumière et la liberté ». Il explique comme
s’il était le concepteur de cette œuvre d’Abdoulaye Wade et de Pierre Goudiaby
ATEPA, réalisée en deux ans par la Mansudae
Corporation (société nord-coréenne) ; entre 2008 et 2010.
M. Coly étoffe
sa thèse avec un français teinté d’accent diola.
Il estime que « ce monument prône
l’enracinement dans les valeurs culturelles avant l’ouverture vers le monde que
l’on remarque par son regard tourné vers les Etats-Unis, rappelant la
déportation ». En effet, le message que Wade y a laissé est assez évocateur : « jeune
d’Afrique et de la diaspora, si un jour tes pas te mènent au pied de ce
monument, penses à tous ceux qui ont sacrifié leur liberté ou leur vie pour la
renaissance de l’Afrique ».
Construit sur une colline volcanique quaternaire de 100 m d’altitude, remodelé par le génie de l’homme, le pied du monument est carrelé comme un salon domestique. Entouré de haies en aluminium qui protègent un jardin (espace vert) circulaire suivant la forme du stratum, autour de l’édifice. Des bancs publics en béton sont installés pour le repos des grimpeurs qui ont conquis les « cent quatre vingt dix huit marches » menant à cette gigantesque tour. Vers la droite, une route bitumée semi-circulaire sert aux hôtes de marques de passerelle. Une esplanade y est aménagée avec un parking embelli de pavés et de palmiers mobiles sous l’effet de rafale.
Construit sur une colline volcanique quaternaire de 100 m d’altitude, remodelé par le génie de l’homme, le pied du monument est carrelé comme un salon domestique. Entouré de haies en aluminium qui protègent un jardin (espace vert) circulaire suivant la forme du stratum, autour de l’édifice. Des bancs publics en béton sont installés pour le repos des grimpeurs qui ont conquis les « cent quatre vingt dix huit marches » menant à cette gigantesque tour. Vers la droite, une route bitumée semi-circulaire sert aux hôtes de marques de passerelle. Une esplanade y est aménagée avec un parking embelli de pavés et de palmiers mobiles sous l’effet de rafale.
Rencontré sur le
site, Ibrahima Diop ancien instituteur à la retraite, dit qu’ « ici des
jeunes de Dakar viennent faire du sport. D’autres y recherchent de l’air pur
venu de la mer. Des hommes et femmes de tous les âges, des nationaux et des
touristes étrangers s’y retrouvent ». Pierre est français bon teint venu de
Paris, accompagné de sa femme. Il se dit « surpris par la grandeur de
la construction et de son entretien ». Quant à Souleymane Traoré,
fonctionnaire malien, venu à un séminaire à Dakar, teint métissé et de petite
taille, il cache mal son émotion,
visible à travers ses yeux. Emu et fier, le malien, la
quarantaine révolue, confie qu’il est ébahi par « ça » parlant
de la représentation d’une « Afrique qui renaît ».
Les falaises de
Dakar et ses plages sont à portée de
vue. De l’intérieur, dans le chapeau de l’homme au quinzième étage à 150 m du
sol, la presqu’île du cap vert se découvre. On a la photographie aérienne des quartiers
et des infrastructures le tout fondu dans l’architecture urbaine de la capitale
du Sénégal. Le visiteur peut percevoir Gorée et même au-delà sans assistance
technique. Cependant une telle vue de la cité de Dial Diop a un coût. « Le
ticket est de 10 euros (6500 francs CFA) pour les non résidents, de 3000 f CFA
pour les résidents. Toute fois une faveur est faite aux élèves et aux enfants
qui ne payent que 500f CFA pour une visite guidée assistée du monument de la
renaissance » informe l’administrateur général de l’institution, Abdel
Kader Pierre Fall, des lunettes dorées accrochées sur son nez d’ébène. Un
entretien improvisé avec l’ancien Ambassadeur du Sénégal en Malaisie est
occasionné au salon « VIP ». Son excellence assis sur un canapé en
bois, décoré par la styliste sénégalaise
Aicha Dione, le regard tourné vers le décor se prête à nos questions. Dans la pièce,
des lumineuses venues de France sont postées sur un toit plâtré en blanc. Des objets
d’art collectionnés et importés de sept pays africains installés ça et là. Une
natte offerte par la Mauritanie sert de moquette. Deux échelles dogons du Mali
et du Nigéria sont debout à deux extrémités du salon. M. l’administrateur avoue
que « les gens aiment venir visiter le monument mais il n’y a pas encore le
grand rush ». Malgré cela, ses collaborateurs composés d’animateurs
culturels et de contractuels et lui n’ont pas tardé à poser des actes. Il nous
dixit que « l’Etat du Sénégal envisage de créer une société d’exploitation
du monument de la renaissance africaine (SEMRA) ». Elle va engager un
« plan d’aménagement général qui a pour objectif d’implanter un hôtel
trois étoiles, un restaurant gastronomique avec vue à la mer, une aire de jeu
pour enfant mais aussi des boutiques et un mini laboratoire de films »
entre autres projets pour satisfaire les visiteurs car « le monument est
nu » a-t-il laissé entendre.
L’intérieur de
la forteresse est aéré. Toutes les salles sont climatisées et ornées d’objets
d’arts. Un parfum suave attire l’odorat. Un ascenseur est installé au niveau de
chaque étage. Bien éclairé, il ne peut être manipulé que par un sapeur pompier
en faction au service d’accueil. Sur cette question d’ailleurs, M. Fall se
redresse, les paupières relevées et les
bras en mode va et vient pour en parler aisément. Il précise que « le rôle
des gendarmes c’est de veiller à la sécurité des personnes et des
installations. Tandis que les pompiers sont là pour veiller au secours et à l’encadrement
des visites dans le monument ». Pour rappel, ce monument a été inauguré
par l’ex président du Sénégal Maître Abdoulaye WADE en présence de 19 chefs d’Etats
africains en prélude au cinquantenaire des indépendances le 03 Avril 2010.


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